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MADINA


SOCIÉTÉ

Publié par blednet sur 27 Août 2009, 03:55am

Catégories : #D'ici et D'ailleurs

 

Retour au « bled »

Publié par Nord Éclair le 09 août 2009 à 06h00

 

Les vacances d'été passées dans le pays d'origine de leurs parents représentent pour de nombreux adolescents un moment privilégié de recherche et de construction d'une identité oscillant entre deux mondes.

 

Su, Maryama, Amra, Mehmet, Antonio et Nouara, jeunes franciliens, nous font voyager, et parlent de leurs racines. « Pour moi, c'est essentiel ! », s'exclame Su Shaozu, âgé de 16 ans.

« Mes parents parlent très peu de leur passé en Chine et veulent que je sois un bon Français bien intégré, mais mes origines chinoises font partie de mon équilibre », dit le jeune garçon de Belleville qui vient de séjourner six semaines chez ses grands-parents dans la région de Wenzhou (sud-est).

 

Pour Maryama Sy, 14 ans, les congés d'été auprès de sa grand-mère paternelle en Guinée-Conakry sont également un moment de transmission qu'elle attend avec impatience.
« Cet été, ma grand-mère m'a raconté beaucoup d'histoires de sa jeunesse, de l'enfance de mon père, qui en parle très peu car il a mal vécu l'exil », dit la jeune fille en exhibant fièrement une photo de l'aiëule, assise sous un arbre à palabres.

 

« Quand on me crie des injures racistes ici, quand j'en ai marre de ma cité, je regarde cette photo et je me sens mieux » , murmure cette collégienne des Mureaux (Yvelines) qui avoue cependant qu'elle ne vivrait pas en Guinée, pays « trop pauvre et violent ».

Reconstituer son histoire

Depuis 2001, Amra Dragovic, 18 ans, retourne en Bosnie chaque été chez ses grands-parents pour « reconstituer son histoire ». La jeune lycéenne d'Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), fille d'une Musulmane et d'un Serbe de Bosnie, a fui la guerre dans les bras de sa mère en 1992. « Mes parents, réfugiés en France, sont traumatisés et ne veulent pas en parler mais moi je viens de là, j'ai besoin de comprendre pour arriver à faire ma vie ». « Mes parents ont eu le coeur percé par l'exil, ils vivent en Turquie dans leur tête mais ils n'ont jamais voulu nous parler de leur pays alors que pour mes frères et moi, c'est très important », renchérit Mehmet Gül, 17 ans. « Les infos, on va les chercher pendant les vacances d'été chez nos oncles et tantes » dans la région d'Antalya, explique ce lycéen d'Aubervilliers (Seine-Saint-Denis).

 

« On est tiraillé entre la France et la Turquie, quand je reviens de là-bas j'ai la nostalgie... mais je ne pourrais pas y vivre parce que les coutumes sont trop lourdes et la vie trop dure », estime Mehmet. « La plage, la pêche avec mes oncles, le côté un peu rétro du Portugal, c'est vital pour moi », renchérit Antonio da Costa, 17 ans, l'ami d'enfance de Mehmet, « mais la messe obligatoire deux fois par semaine, c'est vraiment pas cool ! ».
Au contraire, pour Nouara Aït Daoud, 16 ans, la région de Kabylie (Algérie), où elle vient de passer un mois, est « un monde de liberté ».

« Les femmes kabyles sont très courageuses, libres et solidaires, chaque séjour dans le village avec ma grand-mère me donne des forces pour me battre contre les machos d'Algérie, de France et d'ailleurs », assure cette lycéenne de Nanterre (Hauts-de-Seine).
« Là-bas, nous sommes une famille respectée, nous avons une grande maison, des terrains trop beaux », souligne rêveusement la jeune fille, « ici, nous sommes humiliés tout le temps, et nous vivons à 9 dans un 40 m² pourri : ça donne un peu la rage ! » « Le problème, c'est que je ne trouve ma place ni ici, ni là-bas » , constate Nouara, « ces deux cultures, çà rend un peu schizo ».

 

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