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MADINA


Comprendre les mouvements indépendantistes algériens

Publié par blednet sur 28 Juin 2012, 13:44pm

Catégories : #Articles-Actualités

Comprendre les mouvements indépendantistes algériens


 

Il n'y a pas eu un mais des mouvements indépendantistes en Algérie dont certains ont coexisté et furent parfois rivaux. 

 

Les premiers partis (1945-1953) :

Après la Seconde guerre mondiale, de nombreux Algériens ayant combattu pour la France attendent un geste de la métropole pour plus d'égalité et de pouvoir en Algérie. Des espoirs vite douchés par la répression. Le 8 mai 1945, la révolte puis le massacre de Sétif (100 Européens assassinés, des milliers d'Algériens tués dans la répression) agit comme un catalyseur. Deux mouvements indépendantistes montent en puissance parallèlement dans deux partis politiques rivaux :

Le Parti du Peuple Algérien (PPA) qui va devenir le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratique  (MTLD), fondé par Messali Hadj. Au sein de ce parti sera créée dès 1947 l'Organisation spéciale (OS), structure militaire préparant l'insurrection. Mohamed Belouizdad, Hocine Aït Ahmed etAhmed Ben Bella sont ses premiers dirigeants.

L'Union démocratique du manifeste algérien (UDMA), fondée par Ferhat Abbas en 1946. Plus modérée, elle prone une émancipation, mais pas de rupture avec la France.

 

Une scission du MLTD, trois mouvements (1954) :

En 1953, le Congrès du MTLD aboutit à un conflit entre Messali Hadj et les autres dirigeants du parti. Une scission a lieu en mars 1954. Elle donne naissance au FLN qui lance le 1er novembre 1954 l'insurrection lors de la "Toussaint rouge" (premiers attentats). Il existe donc trois mouvements au début de la guerre d'Algérie :

Le Mouvement national algérien (MNA), de Messali Hadj

Le Comité révolutionnaire d'unité et d'action (CRUA) créé en mars 1954 par les opposants de  Messali Hadj. On y compte 9 dirigeants clés : Hocine Aït AhmedAhmed Ben BellaKrim BelkacemLarbi Ben M'Hidi, Mostefa Ben Boulaïd, Rabah Bitat, Mohamed Boudiaf, Mourad Didouche et Mohamed Khider. A partir de la "Toussaint rouge", il prend le nom de Front de libération nationale (FLN)

L'Union démocratique du manifeste algérien (UDMA), de Ferhat Abbas est toujours en place au début de la guerre.

 

L'union du FLN (1954-1956) :

Entre 1954 et 1956, l'insurrection s'intensifie avec le développement des maquis et plusieurs attentats. La répression française est féroce. Certains modérés décident donc de rejoindre le FLN. C'est le cas de Ferhat Abbas et de l'UDMA, d'abord discrètement en mai 1955 puis officiellement le 25 avril 1956. Il reste alors deux mouvements dont la rivalité va bientôt devenir acharnée :

Le Mouvement national algérien (MNA), de Messali Hadj. Celui-ci sera progressivement et parfois violement réduit à a portion congrue. Contraint de se réfugier en France, Hadj devient un paria en Algérie.

Le Front de libération nationale (FLN). On présente alors sept dirigeants principaux du FLN : Hocine Aït AhmedAhmed Ben BellaKrim BelkacemAbane Ramdane, Mostefa Lacheraf, Mohamed Boudiaf, Mohamed Khider. Un bras armé du FLN est aussi créé pendant cette période : l'Armée de libération nationale (ALN).

 

Le Congrès de la Soummam (1956) :

Le FLN organise le Congrès de la Soummam, au Nord du pays, le 20 août 1956, sous l'impulsion d'Abane Ramdane. De nombreux chefs y participent et s'y rallient (on parle alors d'un groupe de six chefs : Krim BelkacemLarbi Ben M'Hidi, Mostefa Ben Boulaïd, Mohamed Boudiaf, Rabah Bitat et Didouche Mourad), y compris ceux qui sont déjà emprisonnés. Le Congrès va structurer l'insurrection la doter d'une plateforme politique et militaire. En plus du FLN qui perdure, plusieurs structures nouvelles émergent :

Le Conseil national révolutionnaire algérien (CNRA), déjà existant en 1954 sous le nom de "Conseil national de la révolution algérienne", devient l'organe décisionnel majeur du FLN. Il divise le territoire en " wilaya", chacune dotée de moyens militaires.

Le Comité de coordination et d'exécution (CCE), l'exécutif du FLN. Il va superviser la révolution algérienne dans son intégralité et veillera à l'application des décisions du CNRA. Le 19 septembre 1958, le CCE est remplacé par le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), basé au Caire. Ferhat Abbas sera son premier président.

L'Armée de libération nationale (ALN) se voit renforcée et réorganisée lors du congrès (logistique, grades, unités). Elle comptera jusqu'à 100 000 hommes.

 

L'indépendance et les divisions (à partir de 1962) :

Après les accords d'Evian, plusieurs hauts dirigeants emprisonnés pendant la guerre font leur retour au sein du FLN. C'est le cas de Ahmed Ben BellaHocine Aït Ahmed, Mohamed Boudiaf, Mohamed Khider et Mostefa Lacheraf. Le CNRA, réuni à Tripoli en mai 1962, doit élaborer une nouvelle politique de l'Etat et très vite les dissensions apparaissent au grand jour. De longues luttes intestines commencent entre les militaires et les politiques, les partisans du parti unique et les démocrates, les "non-alignés" et les adhérents des blocs, les tenants de "l'arabisation" de l'Algérie et les révolutionnaires kabyles. Prison, exil ou meurtres vont bientôt frapper ces grands acteurs de l'indépendance.

 

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K
<br /> L’indépendance, comme tout le monde, j’y pense souvent.<br /> Même beaucoup, voire tout le temps. Comment ne pas y penser sachant que les pieds-noirs ont tout laissé en Algérie. Leurs maisons, leurs propriétés, une façon de faire, une manière de vivre, leur<br /> passé et leurs morts. Je me souviens de toutes les razzias faites par nos frères qui s’accaparaient  leurs biens,  leurs villas, et moi, petit Gavroche, ramassais les livres que tout le<br /> monde jetait ou déchirait tout en criant fier de moi, Algérie algérienne, Algérie algérienne. J’ai tout ramassé, Dos Passos, Steinbeck, Zola, etc.. Je faisais le désespoir de ma mère, qui me<br /> reprochait mes agissements, elle qui avait tant besoin de vaisselle et de linge. Je ne répondais pas à ses récriminations, content de mon trésor que je cachais sous mon lit. Des heures et des<br /> heures de lecture à l’ombre des bigaradiers en fleurs. Je pense aussi à l’odieux que l’on a commis, à mon frère assassiné pour rien. 17 ans le pauvre. Une balle dans la tempe. Tout ces anonymes<br /> morts pour rien dont personne ne se souvient, héros que personne ne célèbre. Les années de misère, la faim, la honte de ne pas avoir quoi se mettre sur le dos, la hogra, et<br /> l’exil.<br /> <br /> <br /> L’indépendance, comment pourrais-je l’oublier ? Et vous<br /> voulez que je célèbre ? Célébrer mon exil ? Célébrer la faillite de mon pays ? Bien sûr que j’y pense souvent à mon indépendance, beaucoup, tout le temps, tous les<br /> jours.<br />
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