Ils envoient une lettre ouverte à Harroubia
Des universitaires étrangers réagissent à la
circulaire du 18 mai
Par : Nabila Afroun Liberté 29 juillet 2010
La circulaire du 18 mai dernier du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, visant à limiter la mobilité des universitaires, notamment leurs déplacements à l’étranger pour prendre part à des colloques scientifiques, continue à être l’objet de maints contestation.
Beaucoup
d’universitaires ont écrit et exprimé leurs inquiétudes, angoisses et révoltes contre cette mesure, mais il n’y a eut aucun écho favorable de la tutelle. Et cela malgré la pétition qui a été
lancé par la communauté universitaire et qui a connu une grande adhésion. En réaction à cette décision, plusieurs universitaires étrangers et association de chercheur ont soutenus leurs
confrères Algériens. Ils dénoncent et considèrent que cette circulaire est une atteinte à la liberté académique ainsi qu’à la liberté d’expression. L’association WOCMES (World Congress for
Middle Eastern Studies) regroupant les chercheurs de sciences humaines et sociales de plusieurs pays, qui se sont réunie à Barcelone du 19 au 24 juillet en présence d’autre association à
l’image de l’EURAMES (European Association for Middle Eastern Studies) et DAVO (German Middle East Studies Association for Contemporary Research and Documentation) ont décidé de réagir. Ils ont
adressé une lettre ouverte ou Ministre de l’enseignement supérieurs, lui exprimant leur plus vive inquiétude et lui demandant l’abrogation de cette mesure. “De nombreux obstacles se dressent
aujourd’hui contre la liberté de circulation des chercheurs (visas, financements...).
Il est inquiétant que certains Etats, au lieu de favoriser les terrains de rencontre, semblent s’ingénier à y dresser des obstacles », peut on lire dans la lettre ouverte. Elle précise que les
Conseils des associations WOCMES, de l’EURAMES et du DAVO s’alarment du fait qu’une telle décision relève d’une instance politique et non académique. Ils estiment qu’il existe un risque
d’arbitraire dans l’appréciation du caractère sensible ou non de la manifestation scientifique, d’entrave à la liberté de circulation et d’expression qui sont à la base de toute recherche
scientifique. « Nous sommes conscients, au premier chef, des effets déplorables qu’une telle circulaire peut avoir sur le travail des collègues algériens et sur l’image internationale de votre
pays. Nous ne doutons pas qu’en tant que garant des libertés académiques de votre pays», précise le courrier adressé au ministre de l’enseignement supérieur.