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MADINA


HASNA EL BÉCHARIA

Publié par FINA_blednet sur 24 Mai 2013, 14:01pm

Catégories : #Portraits

HASNA EL BÉCHARIA

AlgérieMUSIQUE DU MONDe
Biographie :

 

Hasna El Bécharia est une oasis dans un désert, une exception dans un monde d’hommes. Femme au caractère trempé, indépendante et libre, elle joue de la musique gnawa que traditionnellement seuls les hommes sont habilités à pratiquer. Longtemps, elle n’a joué que pour les siens mais, par chance, elle a un jour finalement accepté de chanter et de jouer à l’extérieur de sa communauté. Alors qu’elle avait presque 50 ans !

Née à Béchar, comme le suggère son pseudonyme, métropole stratégique du Sahara algérien à deux encablures du Maroc, Hasna apprend tout de son père. Celui-ci est un des maîtres du très codifié diwan, soufisme noir forgé par les descendants des esclaves sub-sahariens de l’Afrique blanche. La jeune fille subit des sarcasmes, des remontrances, mais le rythme entêtant du gnawa ne la quitte plus. Elle apprend également à jouer du guembri, une basse traditionnelle du Sahara à trois cordes faites de boyau, puis de la guitare acoustique et électrique.

L’exil pour rayonner à l’international

Dans la vie de tous les jours aussi, Hasna est une femme libre. Elle accueille les épouses rejetées par leur mari, fréquente des marginaux, mène une vie sans entrave, dans une ville percluse de traditions étouffantes. Les femmes, souvent admiratrices de cette indépendance, font appel à elle pour animer les fêtes de mariage ou de fiançailles. Elle y est accompagnée par trois amies au chant et aux percussions et se fait connaître dans tout le sud-ouest algérien. 

Durant ces années, elle résiste, encore et encore, aux pressions diverses et au qu’en-dira-t-on, mais lorsque la salle parisienne Le Cabaret sauvage l’invite dans le cadre du festival Femmes d'Algérie, en 1999, elle accepte. Arrivée à Paris, elle décide de ne pas rentrer, lassée du poids des traditions et de la tournure que prennent les événements dans son pays natal.

En 2002, elle sort un premier disque enregistré à Paris, Djazaïr johara (Algérie pierre précieuse), dans lequel elle exhorte à la contemplation des grands noms de la religion, au don de soi, avec sa voix grave et paisible. 

De retour à Bechar, sa ville natale qu’elle ne veut plus quitter, elle réitère avec son deuxième album, Smaa Smaa en 2010. Accompagnant son guembri d’une guitare, d’un violon, de percussions, Hasna El Bécharia valorise le gnawa, le renouvelle, tout en lui restant fidèle. Ses textes sont habités par l’adoration divine, l’amour des autres, la poésie soufiste.

Aujourd’hui, à 60 ans passés, la musicienne-interprète continue d’étonner par l’intensité de son chant et de ses textes. Sans doute parce que, à travers elle, ce sont toutes les femmes du Sahara qui s’expriment. Un vent de liberté qui va bien au-delà des performances musicales.

 

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