cinquantenaire de l’indépendance de
l’Algérie
Martyre algérienne : Zoulikha
Oudai
Zoulikha Oudai après son arrestation
avant qu'elle ne soit jetée d'un hélicoptère laissant deux filles après avoir perdu son fils et mari
guillotinés. Les Français jubilent, montent
une véritable mise en scène, ramènent de force les populations des alentours afin qu'ils voient leur héroïne, attachée à un blindé, humiliée.
Il n’en est rien. Zoulikha la tête haute,
harangue, d’une voix ferme, la foule : «Mes frères, soyez témoins de la faiblesse de l’armée coloniale qui lance ses soldats armés jusqu’aux dents contre une femme. Ne vous rendez pas. Continuez
votre combat jusqu’au jour où flottera notre drapeau national, sur tous les frontons de nos villes et villages. Montez au maquis ! Libérez le pays ! »
Le capitaine tente de la faire taire. Méprisante, elle crache au visage de ses tortionnaires. Elle sera torturée 10 jours durant, sans jamais donner un nom et exécutée le 25 octobre
1957. Son corps sera retrouvé en 1984 après le témoignage d’un paysan qui dit avoir trouvé le corps d’une femme sur une route et l’avoir enterré à Marceau. Il les guide jusqu’à une tombe.
Elle avait toujours ses menottes aux mains. Elle est enterrée aujourd’hui au cimetière des chouhada de Menaceur. Si les parents Oudaï et leur aîné furent un exemple d’engagement patriotique,
leur petit dernier est un exemple de loyauté envers l’Etat algérien indépendant, libre et souverain. Général à la retraite, cadet sorti de l’école de Koléa, puis de l'école d'officiers de
Saint-Cyr Coëtquidan, il se consacrera corps et âme, au péril de sa vie, à la lutte contre un autre danger qui menaçait l’Algérie, les hordes terroristes. Legs probable de cette mère à son fils,
souvenir du mouchoir imbibé du sang encore chaud des chouhada gardé jalousement par cette héroïne que fut Zoulikha.