Souk du Petit Maghreb

Souk du Petit Maghreb; troisième édition, 

Crise de croissance ?

La troisième édition du Souk du Petit Maghreb s’est tenue comme prévu, le samedi le 25 septembre 2010. Initié par l’association du même nom, l’événement mis sur pied pour donner de la visibilité positive à la communauté d’origine maghrébine, pour revaloriser et dynamiser la partie Jean-Talon de l’arrondissement Villeray-Saint-Michel-Parc extension, n’avait pas que des amis. Souvent attaqué, pour diverses raisons, il ne semblait pas moins progresser vers l’objectif qu’il s’était assigné, il avait débuté avec deux mille participants en 2008, attiré plus de sept mille personnes en 2009, pour revenir cette année à plus ou moins 3000 assistants. 

L’ambiance n’en fut pas moins agréable, servie par une éclaircie ensoleillée, heureusement intercalée entre deux journées pluvieuses et maussades et animée par la perspective de faire de bonnes affaires, de profiter d’un spectacle musical et artistique maghrébin agrémenté d’activités et jeux pour enfants; le tout promettant une sortie inhabituelle et partant d’autant plus appréciable.

L’affluence politique n’a pas été en reste; tout le gotha de l’arrondissement et des arrondissements voisins y était; partis politiques municipaux, députés provinciaux et fédéraux et, cerise sur le gâteau, deux représentants du Ministre fédéral de la citoyenneté et de l’immigration Jason Kenney. 

De tout ceci il résulte que la manifestation aura rencontré ce qu’il est convenu d’appeler un succès populaire. 

Pour autant, pour succès qu’il y eut, il n’en reste pas moins mitigé. Tels qu’était partie l’organisation de cette troisième édition en effet, on se serait attendu à d’une part, un programme d’animation plus éclatant et, surtout, à une fréquentation au moins égale que celle de l’année précédente. Quelles sont donc les causes du «surplace» observé ?

Crise de croissance

Renseignements pris, il semble que ce soit là, paradoxalement, une crise de croissance. Victime de son succès, le Souk et l’association Petit Maghreb, seraient devenus un enjeu et seraient désormais au centre de luttes d’Influence animées par on ne sait qui.

Les difficultés ont commencé durant l’été qui s’achève, lorsqu’un changement déterminant a été apporté aux statuts de l’association, en dehors de la démarche procédurale nécessaire, la convocation d’une assemblée générale extraordinaire, invitée à statuer sur la modification envisagée. 

Suite logique de ce premier travers, sans respect des formes juridiques légales nécessaires, la convocation d’une assemblée générale ordinaire avec avis endéans les quinze jours à l’ensemble des membres du Conseil d’administration en exercice, une «recomposition» dudit CA à base de désignation au seul gré d’un membre a été effectuée et annoncée par un communiqué. Aucune protestation, aucune intervention ne suffirent à ramener les choses dans leur cours légal. 

Toutefois, la pression du calendrier aidant, afin de ne pas hypothéquer la préparation de l’imminente troisième édition du Souk, il a finalement été convenu de reporter l’examen de la situation de l’Association, et que, pour répondre à l’urgence, il soit mis sur pied un Comité d’organisation du Souk annuel.

Ainsi fut fait. Sauf que tout continuera d’aller de travers. Loin de s’avérer solution, le Comité d’organisation s’avère rapidement un moyen de gagner du temps. Certes le comité tenait-il régulièrement des réunions supposément décisionnelles. Mais aussi régulièrement, ses décisions étaient – quasiment jusqu’à la veille de l’événement – systématiquement «revues» par des «intervenants» n’appartenant ni au Comité d’organisation, ni au «Conseil d’administration» non élu de l’association Petit Maghreb.

Résultat : entre ordres et contre ordres, l’organisation prit du retard, beaucoup de retard; conséquence : beaucoup d’activités prévues et dûment programmées ont du être annulées et celles maintenues ont engendré des surcoûts injustifiables. Notamment en matière de communication, de publicité et d’identité, notamment visuelle.

Perspectives

Pour autant, tout le monde aujourd’hui; notamment les commerçants du quartier et les militants de la première heure du Petit Maghreb; estime que Petit Maghreb et Souk doivent surmonter cette crise de croissance et survivre. Mais dans la clarté et la transparence. Ceci passe, naturellement, par le rétablissement de la légalité au sein de l’Association, de transparence dans sa gestion et de professionnalisation de son action.

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