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MADINA


LE MANAGER DE LA STAR DU RAÏ REAGIT

Publié par albra alhambra sur 9 Juin 2007, 15:41pm

Catégories : #Articles-Actualités

LE MANAGER DE LA STAR DU RAÏ REAGIT A L'ENTRETIEN ACCORDE AU QUOTIDIEN D'ORAN Cheb Mami, l'autre version

par Kamel Daoud-Quotidien d'Oran 

Gonflée par une attention médiatique française que le chanteur range dans le chapitre du «complot», relancée par l'interview exclusive qu'il a accordée au «Quotidien d'Oran», l'affaire Mami n'est pas encore close. Dernier épisode, une mise au point sévère de l'avocat de son manager Michel Lévy, avec des réfutations pointilleuses et une promesse de suite pour un dossier qui attend. Précédée par des rumeurs de fuite organisée vers l'Algérie, d'extradition complaisante selon les voeux de quelques soutiens politiques, et alimentée par une véritable chasse à l'homme menée par les médias français pour retrouver le chanteur, «l'affaire Mami» semble passionner les admirateurs algériens du chanteur, le monde du show-biz de l'Hexagone et les collectionneurs des déclarations des parties en conflit. L'affaire en elle-même a réussi à produire un bon cocktail entre la star, ses «origines», la figure d'une femme encore sans image, des supposées protections politiques et quelques milliers d'euros en facture d'une sombre affaire de chantage ou de mise à mort de la carrière d'un homme coupable «d'être un arabe», selon lui et coupable de délit de fuite, selon la justice française. Le cycle des rumeurs sera brisé par un long entretien que le chanteur a accordé, le 04 juin dernier, au «Quotidien d'Oran» pour dénoncer «l'acharnement» et «l'injustice française» et dont la teneur a fait réagir des cercles de lecteurs sur la thèse du complot «identitaire» et de la cabale «juive». Ne craignant pas de choquer ni de provoquer des procès coutumiers dans la sphère française, très sensible à l'usage des «antisémitismes» et des explications «par l'arabe», Cheb Mami, s'étonnera de «l'hystérie» dont il fait l'objet et résumera son «affaire» à une sourde machination dont l'origine serait un sentiment de jalousie envers sa carrière exceptionnelle et dont la figure de proue serait, non pas Isabelle Simon, une photographe de presse spécialisée dans le raï, «française d'origine juive», mais son propre manager Michel Lévy dont «le mauvais» conseil aurait valu à Cheb Mami ce procès public qui voudrait presque prendre les allures d'une affaire d'Etat.

En réaction aux accusations directes de Cheb Mami contre ce dernier, l'avocat de la défense du manager, fera part d'une longue mise au point adressée au journal, en fin de semaine. Le courrier très explicatif, est «introduit» par un long rappel de ce que doit la carrière de Cheb Mami à son manager, sur le ton d'un reproche d'ingratitude après 22 ans de collaboration entre les deux hommes. Une collaboration entamée «en 1985, alors que ce dernier était inconnu du grand public français» et qui se soldera par «un passage à l'Olympia en 1986, un contrat d'artiste avec la maison de disque «Virgin» et une promotion assidue pour placer le produit Mami dans le monde du show-biz occidental. Un rappel «biographique» où la défense précise que le chanteur a obtenu la nationalité française et la Légion d'honneur, en 2001, remise par le président français Jacques Chirac. Une sorte de succès-story «rompu» par le choix du chanteur de s'installer, en 2003, définitivement en Algérie pour se consacrer, selon l'avocat, à ses investissements «dans des activités immobilières et en y consacrant la majorité de son temps au détriment de son métier de chanteur».

En réponse aux explications du chanteur accusant son manager Michel Lévy, la défense de celui-ci s'attardera longuement, «point par point», selon le texte, sur des détails qui promettent de relancer le procès, d'une manière ou d'une autre. Ainsi, il est rappelé que le statut international du chanteur «installé à Paris depuis 20 ans» dément sa «thèse» d'un acharnement médiatique qui serait lié à sa stature de Star arabe. Plus même, il est répondu par un démenti «outré» à l'affirmation du chanteur qui a soutenu, dans nos colonnes, que c'est Michel Lévy qui était l'auteur, lors d'une conférence de presse en France, de l'annonce du mandat d'arrêt international émis par le Tribunal de grande instance de Bobigny. «Je suis outré par ces propos», écrira l'avocat Maître Laribi Mohammed, «car depuis le début de cette affaire, Michel Lévy s'interdit de communiquer avec les médias pour respecter le secret de l'instruction et la présomption d'innocence (...); mon client n'a donc animé aucun point de presse et cette affirmation est mensongère».

Soulevant d'autres interrogations, la réponse de la défense n'admet le versement de la caution pour le bénéfice de la liberté provisoire pour Cheb Mami après trois mois et demi d'incarcération, que pour s'attarder sur les «voies» qui ont permis à celui-ci de quitter le sol français, sans aller jusqu'à reprendre les rumeurs démenties d'une sorte de «parapluie» politique dont aurait bénéficié Mami pour arriver en Algérie à cause de ses proximités supposées avec la présidence algérienne. Le chanteur «était soumis à un contrôle judiciaire avec interdiction de quitter la France jusqu'à son procès» et «c'est bien la première fois que Cheb Mami, pour aller en Algérie, n'a pas pris l'avion». Le détour par Alicante serait largement inexplicable, comme le laisse entendre la mise au point et laisse ouvertes toutes les hypothèses sur lesquelles, en homme de droit, l'avocat de Michel Lévy semble préférer ne pas s'attarder. C'est, cependant, sur l'émotion d'une consternation vive que l'avocat construit sa «réponse» au chanteur qui a abondamment soutenu sa version d'une «liquidation de carrière» pour des raisons d'origine et d'appartenance entre lui, un chanteur «arabe» et la plaignante ainsi que son manager, tous deux «juifs». «A titre personnel, je suis atterré par de tels propos antisémites, racistes, irresponsables, sans discernement, car en ma qualité d'avocat algérien, je ne peux accepter cette haine», écrira Maître Laribi Mohammed. Au chapitre des démentis «techniques», l'avocat infirmera, par ailleurs, la présence en Algérie de Michel Lévy «en même temps que Cheb Mami» pour la supposée séance de curetage de la plaignante, à Alger. Le client de la défense, et selon cette dernière, n'était pas en possession d'un visa pour se rendre en Algérie à cette date comme «il a été prouvé lors de l'instruction». Une longue réponse conclue, cependant, sur une touche floue quant au rôle de Michel Lévy pour une solution financière «à l'amiable» entre la plaignante et le chanteur. Ainsi et en ce qui concerne la remise de 15.000 euros à Isabelle Simon avec un montant de 5.000 euros «porté sur un papier, une sorte de quitus de transaction que mon manager a fait signer à cette femme quand il a remis l'argent, document qui a été remis à la justice», Maître Laribi se contente de soutenir une version curieuse expliquant que «s'il est vrai qu'une transaction financière a été conclue (...) mon client, à la demande des deux parties, a joué un rôle d'intermédiaire passif». Une conclusion sur des responsabilités non encore définitivement tranchées et qui promet une suite publique à cette affaire déjà alourdie par des polémiques violentes, des thèses dures et des rumeurs faussement politiciennes.
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