Youcef BENDADA

13 ème édition de la Conférence de

Montréal : Réussir dans un monde incertain

Youcef Bendada

Montréal le 22 juin 2007: La Conférence de Montréal, cet important rendez vous des Amériques qui a pour objectif de permettre aux participants de nouer des relations d’affaires, s’est achevée sur une note bien inattendue : l’Afghanistan s’étant invité au débat et a monopolisé l’attention des participants comme celle des médias.

Un invité surprise : l’Afghanistan

Une raison bien simple explique cette attention particulière au sujet : la veille, trois soldats canadiens avaient trouvé la mort suite à un attentat qui a ciblé un véhicule de l’armée canadienne près de Kandahar, au sud du pays. Un autre décès annoncé le matin même a fini par exacerber le sentiment de l’inutilité de la présence des soldats canadiens dans ce lointain pays qui paye un lourd tribu comparativement aux autres contingents, pourtant plus importants en nombre.

En effet, avec 61 victimes comptabilisées à ce jour, le Canada enregistre l’un des plus haut taux de victimes dans ce que la société civile et une partie de la classe politique estime être un bourbier qui commence à rappeler tristement l’Irak.

L’inutilité de la présence canadienne dans ce lointain pays est encore mise en lumière par les sondages, dont le plus récent a été effectué la veille de la visite du Secrétaire Général de l’OTAN et invité de marque de ce Forum des Amériques.

La présence de M. Jaap de Hoop Scheffer a pratiquement éclipsé les autres personnalités si l’on se fie à l’engouement des médias pour la conférence de presse donnée une heure avant le discours de clôture qu’il a livré dans un anglais académique et un français châtié! Cet amoureux du chant, du squash et du tennis a réitéré ses propos tenus en conférence de presse sur la nécessité pour le Canada de continuer à assurer sa présence militaire en Afghanistan au-delà de 2009, car le peuple afghan le souhaite puisqu’il considère cette présence comme humanitaire et de reconstruction.

M. Scheffer a rappelé que l’OTAN agit dans le strict respect du droit international et la mission en Afghanistan est autorisée par l’ONU. Cette mise au point intervient alors qu’une la majorité des canadiens sont hostiles à l’envoi des troupes « pour se battre et appuyer les américains. »

La présence au Canada, et particulièrement à la Conférence de Montréal, de M. Scheffer si elle confirme l’incertitude au plan de la sécurité mondiale nous rappelle que le commerce et le développement ne peuvent être envisagés que dans la stabilité et la sécurité.

Abdou Diouf, Jean Claude Trichet, Luc Montagnier et les autres…

Les autres, n’en sont pas les moindres! Il y avait également présents à ce forum les anciens premiers ministres du Canada et du Québec (MM. Joe Clark et Landry et Charest), le directeur général du FMI, des gouverneurs de Banque centrales (Canada, Mexique, Europe, Asie), des ministres canadiens, Québécois, d’Inde, d’Algérie et d’éminents universitaires et hauts fonctionnaires qui ont tous contribué et animé le deux douzaines de forum qui se sont déroulés pendant quatre journées riches en enseignements et dont les principaux thèmes évoqués et analysés et débattus ont trait  : à la Finance et la gouvernance, l’énergie, la santé et le développement durable, l’innovation et le commerce international et enfin le commerce, le développement et la sécurité.

Ce qu’il faut retenir, en dehors des affaires qui se sont conclues et des engagements pris par les opérateurs au cours de cette manifestation, c’est la réparation du tord immense subi par M. Abdou Diouf qui, rappelons le, avait fait l’objet d’une fouille corporelle indigne lors de son précédent voyage au Canada, alors qu’en sa qualité de Secrétaire général de l’Organisation international de la francophonie il devait présider une réunion dans une province anglophone. Le gouvernement du Québec, s’est rattrapé et le premier Ministre Jean Charest, a profité de sa présence fort remarquée dans ce Forum, pour l’honorer de la médaille d’officier de l’Ordre national du québec.

Ce n’est que justice, pour cet ancien chef d’État qui n’a pas manqué de rappeler dans son intervention faite à l’entame de cette conférence, « que nous avons tous une responsabilité historique à l’égard des générations à venir… que la mondialisation n’est ni bonne ni mauvaise par nature, mais elle doit être régulée, démocratisée, humanisée… ».

Enfin M. Chérif Rahmani, présent à cette conférence a fait une intervention le 19 juin 2007. Il a bien voulu nous livrer ses impressions.