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MADINA


Nous irons cracher sur leur tombe

Publié par albra alhambra sur 11 Septembre 2007, 18:24pm

Catégories : #Articles-Actualités

Nous irons cracher sur leur tombe.
 
C’est un silence bien intriguant qui a entouré le déroulement d’une soirée organisée par Médias Maghreb le 6 septembre 2007. Les organisateurs qui nous ont habitué à diffuser avec la vitesse de l’éclair leurs faits d’armes ont observé un curieux mutisme sur leur événement. Ce fait inhabituel d’enterrer la soirée à laquelle ils n’ont eu de cesse de médiatiser nous a convaincu de l’irrationalité de la démarche. Que cache ce silence des organisateurs? Ont-ils annulé ou tout simplement reporté cette soirée dont la tenue en ce jour de deuil ne se justifiait nullement? D’ailleurs aucune urgence ne pouvait militer pour la tenue d’une soirée festive alors que nos compatriotes pleurent les morts.
Eh! Bien, non, la soirée a bien eu lieu dans le restaurant prévu et avec les musiciens engagés en présence de près de 70 personnes, dont une vingtaine de compatriotes! Le lecteur comprendra bien que ceci a fini par nous convaincre qu’une telle attitude doit être dénoncée et rendue publique, car rien ne semble arrêter ces gens là. Oui, rien ne semble les arrêter, à moins que la communauté leur indique leur place : la dernière.
 
 
Par Y. Bendada et O. Abdelkhalek
 
Que le lecteur ne soit pas troublé à la lecture de ce titre qui peut paraître insultant, il comprendra pourquoi nous sommes outrés et en colère de devoir utiliser un tel vocabulaire et une formule aussi déplaisante ce 11 septembre 2007.
En réalité ce billet devait s’intituler « Qui se souvient de Batna » en référence au fameux roman de l’illustre écrivain algérien, aujourd’hui disparu, Mohamed Dib qui, lui, faisait référence à la mer.
 
Oui Batna, qui a subi une agression mortelle et qui se fait insulter le jour même du 6 septembre 2007, alors que le sang des victimes n’avait pas encore séché sur l’asphalte brûlant des rues de cette ville en cette fin d’été 2007. Cette ville symbole de la révolution qui a vu naître, grandir et former l’esprit révolutionnaire de Ben Boulaid et de Hadj Lakhdar, ces héros vite oubliés et dont le sacrifice nous permet aujourd’hui d’exprimer nos opinions et de dénoncer ceux qui oublient vite. Très vite. Trop vite!
 
Oui, le sang n’est pas encore sec des 23 morts et de la centaine de blessés qui ont jonché les rues de la capitale des Aurès que l’on se mit à chanter et à danser à Montréal! Oui les corps ne sont même pas portés en terre que des inconscients font la fête.
Quelle honte, cette insoupçonnable légèreté de ces individus qui ont outrageusement insulté nos morts pour une minable levée de fonds destinée à financer leurs activités qui n’augurent rien de bon pour la communauté dont ils se proclament les représentants!
Hier ils ont joué le rôle de la vierge effarouchée en s’élevant contre une émission de télévision, écorchant les liens fragiles tissés entres les membres de la communauté maghrébine. Aujourd’hui c’est au nom de cette communauté maghrébine qu’ils tendent la main (font la manche) pour chercher des financements pour activer en direction de ceux qu’ils ont insulté hier! Comment faire une chose et son contraire immédiatement soit tourner le dos un jour au Maghreb et solliciter ses membres le lendemain? Cela, et indéniablement, il faut en convenir, reflète bien un manque flagrant de maturité et de sérieux. Ceux qui veulent paraître plus nationalistes que les autres feraient bien d’imprimer de la constance à leur stratégie.
 
Oui, dans un restaurant à Montréal en ce 6 septembre 2007, des hurluberlus ont communié dans la joie et ramassé quelques Kopeks pour alimenter encore leur bourse et poursuivre leur marche vers des conquêtes qui ne cessent de leur échapper. La communauté, elle, se recueillait et se questionnait sur le malheur qui vient de frapper ceux restés à Batna, l’éternelle qui veille sur les acquis de la Révolution et qui paye encore un lourd tribut que des islamistes ont osé défié.
Contre la médiocrité on peut difficilement y remédier. Contre l’entêtement et la déraison il est également difficile de trouver les armes. Cette constance dans la médiocrité et l’inconsistance nous interpelle lorsqu’il s’agit de nos morts qui sont insultés.
 
Nous n’avons pas pour habitude de recevoir des gifles aussi violentes que douloureuses et tendre l’autre joue à l’agresseur. Nous nous devons de réagir à la hauteur de l’affront et de la puissance de l’agression qui nous est faite, surtout si celle là est faite avec la bénédiction du représentant à Montréal du Gouvernement de la République Algérienne, accompagné de son épouse, qui ont « rehaussé de leur présence » officielle cette ignoble fête qui est une grave insulte à nos morts!
 
 
Alors, voilà pourquoi nous irons cracher sur leur tombe.
 
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