L'abattage religieux

L'abattage religieux n'est pas inhumain,

selon un expert

MARIE ALLARD
La Presse: le 24 octobre 2012 

«S'il est bien fait, l'abattage rituel n'est pas inhumain», affirme Joe Regenstein, professeur de sciences des aliments à l'Université Cornell. Joint hier par La Presse, l'expert a contredit l'ex-député péquiste André Simard, selon qui l'abattage halal, réalisé sans insensibilisation préalable de l'animal, heurte les valeurs des Québécois.

Au contraire, l'abattage religieux est probablement le plus humain de tous, estime M. Regenstein. S'il est pratiqué à la main, sans stress, en faisant perdre connaissance à l'animal le plus rapidement possible.

«Je pense que la plupart des critiques qui remettent en question le bien-être des animaux au moment de l'abattage religieux se basent sur de mauvaises données scientifiques ou sur des considérations politiques, sans rapport avec le bien-être animal», dit le professeur.

Le vendredi 26 octobre, à l'occasion de l'importante fête du sacrifice - ou Aïd -, plusieurs des 1,6 milliard de musulmans du monde vont égorger un animal selon le rituel halal. Ce type d'abattage choque les Occidentaux, peut-être par méconnaissance des pratiques séculières, note M. Regenstein.

Le professeur a demandé à ses étudiants quelle méthode ils jugeaient la plus humaine: l'usage d'un pistolet à tige qui perfore le crâne, un pistolet qui étourdit sans faire de perforation, l'asphyxie par gaz, l'électrocution (quatre méthodes qui sont employées dans nos abattoirs pour insensibiliser les bêtes) ou l'égorgement avec un couteau tranchant. C'est ce dernier choix, correspondant au rituel religieux, qui a obtenu le plus de votes.

Les autres méthodes ne sont ni parfaites ni immédiates: 16% des bovins ne perdent pas connaissance du premier coup avec le pistolet perforant, a rapporté Le Nouvel Observateur.

Les communautés - tant juives que musulmanes - ne font cependant pas toujours l'abattage correctement, déplore M. Regenstein. Des études ont d'ailleurs comparé de mauvais abattoirs religieux à de bons abattoirs laïques, souligne-t-il.

Le bien-être des animaux abattus religieusement doit être amélioré, en respect des règles religieuses, estime le professeur. C'est possible: Temple Gradin, professeure à l'Université du Colorado connue pour ses travaux sur le bien-être animal, a visité un bon abattoir religieux, où les animaux s'effondrent - signe visible de leur perte de connaissance - en moyenne 17 secondes après l'égorgement. Le délai le plus long y était de 33 secondes.

Des abattoirs québécois, certifiés halal, étourdissent au préalable les animaux, profitant de la division de la communauté musulmane à ce sujet. Mais il est difficile de miser sur ce compromis, puisqu'il «n'est pas accepté par les courants dominants», fait valoir l'expert.

M. Regenstein participe au colloque «Le halal dans tous ses états», qui s'ouvre aujourd'hui à l'UQAM.

Comments

[kada]

Je suis d'avis, et cela n'engage que moi, que si quelqu'un veut manger de la viande animale, il devrait manger la sienne ou celle de ses proches, ses enfants, par exemple. Pour voir et se
mettre dans la situation d'un agneau ou d'un mouton. Pour débuter, il pourra toujours débuter avec un membre de sa famille, un grand-père malade, ou une tante centenaire. Ou bien une belle-mère
qui est en train d'empoisonner son existence et couple. La viande sera un peu coriace et moins juteuse, mais vous serez content de manger une viande que vous connaissez très bien, sans
pesticides ni OGM. Mais blague à part, le sacrifice, la mort d'un animal, avec un cerveau développé, et aussi gros que celui d'un être humain est un acte cruel, car quel que soit la méthode de
sacrifice, la douleur est réelle, la souffrance aussi, et la peur de mourir est visible. La symbolique du geste d'Abraham (QLSSL), n'est pas comprise par beaucoup de musulmans. Son geste suggère
autre chose que le sacrifice de son fils ou du malheureux agneau. La fête de l'Aïd est celle du sacrifice de soi, du dépassement de soi, et il est de la même nature que le ramadan. L'agneau de
l'ange Gabriel ( que la paix soit sur lui) a une tout autre signification qui est de ne jamais se laisser aller au désespoir. Le secours et la miséricorde divine représentée par l'agneau sont la
véritable signification de la parabole. Le croyant ne doit jamais renoncer à l'intervention divine même si la situation qu'il vit semble désespérée. Vous n'êtes pas forcés de tuer un animal pour
montrer votre piété. Au lieu d'égorger le pauvre animal, vous pourrez distribuer la somme que vous alliez dépenser en l'achetant, à de plus pauvres que vous. Vous pouvez aussi ce jour-là aider
des veuves, habiller des orphelins. Allah (SWT ) aime ceux s'occupent des orphelins. Vous pourriez si vous le désirez inviter votre voisin à un couscous ou une chorba sans viande. De toute façon, les ovins du Québec ne sont pas élevés dans des conditions normales, le climat québécois les obligeant à vivre cloîtrés pendant une grande
partie de l'année, nourris avec comme nourriture de la moulée économique et industrielle, d'où le manque de goût de la viande. Nous savons tous que le mouton broute, et mange de l'herbe. Et si
vous avez un besoin pressant de protéines, rien ne vous empêche de bouffer des criquets, des lombrics ou des asticots. Pour les sauterelles, n'oubliez pas de les débarrasser de leurs élytres
indigestes. Pour le goût, assaisonnez les asticots avec beaucoup de harissa.