Le Nord Africain
Alger-Montréal sans escale
AIR ALGÉRIE
Alger-Montréal sans escale
Par A. Benchabane / Le Nord Africain
Le premier vol direct qui reliera la métropole québécoise à la capitale algérienne aura finalement lieu le 15 juin, au grand bonheur des 50 000 Algériens
vivant au Canada. Pour un début, la compagnie Air Algérie compte assurer une liaison aérienne à raison de deux vols par semaine, soit le mardi et le vendredi à bord d’un Airbus A330/200, d’une
capacité de 269 sièges. Le vol durera neuf heures et vingt minutes à l’aller et huit heures quarante au retour.
Les usagers de cette ligne ont accueilli cette nouvelle desserte avec un mélange d’enthousiasme et de dépit. La raison? La grille tarifaire de la compagnie nationale continue de maintenir sa
tendance rancunière longtemps en vigueur en Algérie. De nombreux Algériens estiment en effet que les prix affichés par Air Algérie sont «excessivement chers » comparativement à ceux pratiqués par
d’autres compagnies.
Ce n’est pas l’avis des responsables d’Air Algérie. Ces derniers estiment que « les prix sont raisonnables si l’on tient compte d’un certain nombre de facteurs». M. Patrice Malacort, directeur
général d’Air Algérie-Canada, a expliqué, dans un entretien avec le journal Alfa, «qu’un tarif aux alentours de 1200 $ correspondait à celui des autres transporteurs transatlantiques.
Le tarif de Montréal à Paris tourne autour de 1200 $ pour un vol d’une durée de six heures et demie. Le vol Montréal-Alger fait une heure de plus.» Pour lui, le prix d’un billet varie en fonction
de la date de départ, de la durée du séjour, de la disponibilité des sièges dans les classes et sous-classes de réservation. « En considérant tous ces paramètres, saisonnalité, durée du vol,
coûts d’exploitation, nos prix demeurent tout à fait compétitifs », a-t-il ajouté. Pour étayer ses dires, M. Malacort cite l’exemple des vols nolisés (charters) «qui, en haute saison, affichent
des prix de 1000 $ et plus sur les vols transatlantiques. Pour Air Algérie, un tarif, de l’ordre de 1280 $ en haute saison, constitue déjà un tarif spécial». Lors de son dernier déplacement à
Montréal, le P.D.G. d’Air Algérie, M. Tayeb Benouis, a essayé quant à lui, d’expliquer aux médias communautaires que sa compagnie n’a fait qu’aligner ses prix sur ceux de ses concurrents. Sur ce
plan, M. Benouis n’a pas été convaincant. Il y a même une contradiction dans ses déclarations.
Jugez-en. « Notre compagnie ne table pas sur la rentabilité de cette ligne qui est, à vrai dire, un service à rendre à notre communauté », a-t-il souligné. À se fier aux propos du patron d’Air
Algérie, sa compagnie n’est guidée que par un souci de responsabilité et de générosité. Sauf que cette affirmation, pompeuse au demeurant, est vite contredite par une autre affirmation du même
responsable: «je n’ai pas l’intention de brader mes tarifs», a-t-il martelé. Les lecteurs conviendraient avec nous que le commerce et le service public ne font absolument pas bon ménage. Il est
vrai que nul n’a le doit de demander à Air Algérie de faire dans le social, mais elle ne doit pas, non plus, verser dans le mercantilisme. Parlant maintenant de la qualité du service offert aux
usagers. Air Algérie a déjà entamé ses prestations avec plusieurs fausses notes. Quelques heures après l’ouverture des réservations, les vols affichent complet ! Pour le moment, on ne peut pas,
pour une raison ou une autre, accuser Air Algérie de favoritisme. Mais cela ne doit pas nous empêcher d’évoquer une défaillance dans le système de réservation. En plus de ces réservations
multiples, la communauté algérienne a constaté un manque d’encadrement et un déficit en communication. Si Air Algérie veut fidéliser sa clientèle tout en faisant face à la concurrence, elle doit
se délester de la culture du monopole qui colle à ses guêtres.
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