La dure réalité des familles algériennes
QUÉBEC
La dure réalité des familles algériennes
Omar Abdelkhalek
Le 4 juin dernier, un article de Silvia Galipeau publié dans le quotidien francophone Montréalais La Presse révèle l’état dans lequel se trouvent certaines familles Algériennes qui rêvaient de l’eldorado avant
d’atterrir à Montréal. L’article intitulé «Des visages de la faim», aborde
aussi la situation difficile que traversent des familles Québécoises qui s’accrochent aux banques alimentaires pour survivre.
La journaliste a interviewé plusieurs personnes dont des Algériens qui font partie des 14% de la population qui n’hésitent
pas d’aller une à deux fois par semaine chercher des paniers remplis de denrées alimentaires, de fruits et légumes dans les églises ou organismes caritatifs. Chaque mardi, à partir de 20 h, à
l’église Italienne Notre-Dame-de-la-Consolata située au coin des rues Papineau et Jean Talon Est, à Montréal on distribue à une centaine de familles immigrantes un panier garni de
pain.
D’après les données fournies dans l’article, la mission bon
accueil c’est 3 millions de paniers de nourriture par année; 16 millions de repas servis
dans les soupes populaires annuellement; 750 000 familles nourries chaque mois au Canada dont 275 000 au Québec. Deux fois par semaine se sont 600 paniers distribués a une clientèle composée
essentiellement de familles (40%), de familles monoparentales (25%), de nouveaux immigrants hispanophones (20%) et de personnes sur le marché du
travail (5%). Mais la plupart sont des bénéficiaires de l'aide sociale qui représentent 80% de la clientèle. À travers le Québec se sont 18 banques alimentaires qui distribuent de la nourriture
en gros aux organismes caritatifs.
Parmi les neuf familles interviewées, cinq sont originaires du Maghreb et comme par hasard, elles se sont toutes
présentées comme originaires d’Algérie. Laribi Selsabil qui était accompagnée de sa fille de 3 ans occupait le poste de professeure d’allemand dans son pays d’origine et son mari employé de
l’administration. Elle affirme que « C'est sa deuxième fois à la Mission Bon Accueil. » La famille est arrivée à Montréal il y a trois ans et le couple est toujours a la recherche de travail. "Nous n'avons pas encore trouvé de travail. Et je n'ai pas non plus trouvé de garderie", avait-elle confié a la
journaliste.
Dans la même rangée, une autre algérienne qui a préféré taire son nom, était accompagnée elle aussi de sa fille de 14
ans. "Oui, c'est difficile. On paye cher le loyer, j'ai deux enfants, mon mari ne travaille pas, (…) Les lunchs pour l'école des enfants, ça
coûte cher!"
Quant a Fatiha Benzekri qui est arrivée il y a un an au Québec elle possède une grande expérience dans le domaine de la
santé en tant que sage femme mais elle à du mal a trouver du travail. Elle s’alimente deux fois par semaine à la Mission Bon Accueil. "Oui, c'est
très dur, dit-elle. Quand on a 20 ans d'expérience dans son pays en santé... J'aurais aimé trouver quelque chose plus facilement." Son mari,
un informaticien, est aussi à la recherche d’emploi.
Un autre Algérien dont le nom n’a pas été mentionné dans l’article, affirme détenir une expérience de 25 ans comme
infirmier. "Je suis arrivée ici avec une attestation de travail. J'étais surveillant chef en
Algérie. (…). J'ai travaillé au Croissant Rouge et à la Croix-Rouge algérienne, j'ai aidé et soigné des gens pendant un quart de siècle, et de se retrouver dans la situation de ceux à qui j'ai
tendu la main, ce n'est pas évident."
Pareil pour Mounia F. Elle a quitté l'Algérie il y a moins d'un an. Depuis, son mari, qui a une carrière dans
l’hôtellerie comme cuisinier, est sans emploi. "Mais quand on n'a pas d'expérience locale, ce n'est pas évident, dit-elle. On est partis parce
qu'on voulait une vie plus stable. Mais pour le moment, on n'a vraiment pas de stabilité."
Il y a quelques années les services du ministère de l’immigration et des communautés culturelles du Québec, du ministère
des relations avec les citoyens et de l’immigration (MRCI) et ceux de l'Emploi et de la Solidarité sociale ne savaient plus quoi faire avec le
nombre élevé d’Algériens sans travail. Une rumeur confirmée par certains responsables du mouvement associatif plaçait la communauté Algérienne au deuxième rang des bénéficiaires du bien être
social. Et c’est à partir de cette période de prise de conscience que les premières subventions du gouvernement du Québec arrivèrent au Centre Culturel Algérien (CCA) qui était le mieux placé à
représenter les maghrébins.
Les subventions accordées au CCA, étaient plus destinées à des programmes d’insertion sociale et à la participation
civique qu’a des œuvres caritatives et humanitaires. C’est pour cela que devant la difficulté de s’en sortir de certaines familles maghrébines et sur proposition des membres de la communauté, les
dirigeants du CCA ont crée au mois de janvier dernier le fond maghrébin de solidarité (FMS) dont le montant récolté au 1 er juillet était de 3150 $ et qui représente 30% de l’objectif
(10.000$).
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article