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MADINA


La Turquie, c’est la «Porte Sublime»

Publié par albra alhambra sur 22 Juin 2008, 12:39pm

Catégories : #Événement Sportifs

La chronique de l’Euro 2008

La Turquie, c’est la «Porte Sublime»

22-06-2008

Par Noureddine Khelassi ( La Tribune)

Au train d’enfer où ils vont, les Turcs marchent sur Vienne. Ils y arrivent même de nouveau. Par ces délicieuses coïncidences dont le football a le secret, l’histoire de l’Empire ottoman est convoqué, manu militari, à la vitesse d’un ballon catapulté de la tête. Décidément, la balle de cuir tourne bien rond pour l’équipe de
«l’empereur» Fatih Térim, qualifiée pour les demi-finales. L’Ernst Happel Stadion de Vienne, théâtre d’une nouvelle bataille homérique gagnée par des Ottomans qui n’abdiquent jamais, est à un jet de catapulte de la bucolique colline Kahlenberg surplombant la ville de l’empire austro-hongrois.

Le 12 septembre 1683, l’armée ottomane, qui avait fait le siège de Vienne dès 1529, subit une défaite historique. La victoire des Polonais, des Autrichiens et des Allemands contre les soldats du grand vizir Kara Mustapha, sera le point de départ d’une campagne militaire achevée en 1699, qui devait permettre aux Habsbourg de récupérer leurs terres de Hongrie et de Croatie. Pied de nez ou plutôt contre-pied footballistique à
l’histoire, la qualification turque fut acquise contre… la Croatie. Et lorsque le football prend les accents de l’histoire, il offre aux footeux une demi-finale Turquie-Allemagne. Décidément ! L’armée turque est cette fois-ci composée de onze vaillants footballeurs menés par le coach Térim qui a les mots d’un général de champ de bataille pour galvaniser ses troupes.

Avant d’affronter des Croates tacticiens et rusés, il a tout simplement dit à ses joueurs : «N’ayez pas peur, même si vous prenez des buts.» Le football, c’est, évidemment, la tactique, la technique et le physique. Et quand ils font défaut, c’est le cœur et le mental qui font la différence. Chez les Turcs, le mental est de fer et il renverse les montagnes, surtout dans les dernières secondes. Lapalissade tout à fait ottomane : un Turc
est vivant jusqu’à l’ultime seconde d’un match, et il n’est mort qu’une fois achevé, au coup de sifflet final.

Suisses et Tchèques l’ont appris à leurs dépens. Le bonheur turc est encore rouge et blanc. Et comme les supporters turcs ont la célébration pétaradante, la gâchette facile et la liesse meurtrière, la qualification face à la Croatie a pris la couleur du sang et du deuil. Des blessés et surtout un mort qui n’aura pas le bonheur de voir son équipe accéder, probablement, à une finale de toute surprise et, peut-être, de grand bonheur. Il est comme ça le Turc, il affectionne la balle et quand il danse le halay, son doigt le démange. Il aime entendre le son de la balle, celle qui pète et celle que les joueurs de sa sélection mettent au fond des filets adverses, aux ultimes moments. Et lorsque l’attaquant Mevlüt Erdinc dit «on va jouer jusqu’à la mort», il faut le croire. Et lorsque son entraîneur Fatih Térim déclare que la Turquie «est devenue l’une des grandes nations de football», on le croit déjà.

 

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