Montréal- Oran : pétition pour un vol direct
Le vol direct entre Montréal et Alger n’a pas réglé tous les problèmes. Une pétition circule pour qu’Oran bénéficie à son tour d’une liaison sans escale.
Mustapha Chelfi
Omar Abdelkhalek, l’initiateur de la pétition, lui-même originaire d’El Bahia, avance des chiffres : d’abord celui du nombre d’Oranais résidant à Montréal. Selon lui, ils seraient entre 22 et 23 000, soit près de la moitié de la communauté : « En fait le problème concerne tout l’ouest algérien. Oran, Tlemcen, Sidi-Bel-Abbès, Mostaganem, Saïda, Sig, Temouchent, El Bayadh, Tiaret, Maghnia, Nédroma». Selon lui, le vol direct Montréal-Alger n’a réglé que le problème des Algérois qui sortent de l’aéroport Houari- Boumediene et sont à la maison une demi-heure plus tard. Les passagers qui se dirigent vers l’ouest, l’est ou le sud quand ils quittent l’avion ne sont toujours pas sortis de l’auberge. Rédha Marhoum, qui habite le quartier Saint-Simon Apôtre (Crémazie) garde un mauvais souvenir du 1er juillet 2008 : « Le voyage jusqu’à Alger s’est bien passé. Nous étions huit personnes – dont des enfants en bas age -, tous de la même famille à nous rendre à Oran. Dès que nous avons débarqué à Alger, le calvaire a commencé. Arrivés à 9h00, nous avions la correspondance pour Oran à 14 heures. Le vol a été retardé à 15 heures puis nous avons embarqué dans le bus pour rejoindre l’avion d’Oran. Nous n’étions pas arrivés au bout de nos peines. Sous une chaleur caniculaire, nous sommes restes bloqués dans le bus à cause d’un différent entre Air Algérie et les services de police. Retour à la case départ. Nous sommes ramenés à la salle d’embarquement où nous attendons le décollage qui se fait finalement à 19heures. Nous sommes arrivés à Oran totalement exténués. Ce n’est pas la première fois. L’année précédente, c’était la même maudite histoire. Vivement un vol direct sur Oran». Sur la rue Jean-Talon, en plein Petit Maghreb, les Oranais tiennent nombre de commerces : Hamou Bencherigui au café Safir, Tahar Morsli au salon de coiffure El Bahia, Abderrahim Alachaher à la boucherie Cordoba, Mourad Halès au Fennec. Aicha Meziane, au croisement de Bélanger et Beaubien, tient le salon de coiffure Yulmaz et rentre régulièrement sur Oran. Sur la rue Bélanger, Kheira et Soumeya du salon El Hana font rouler leur accent où le« ouah» ne laisse aucun doute quant à leur destination pour les vacances. Tahar Morsli : « Évidemment, j’y suis favorable même si je n’ai jamais pris le vol direct pour me rendre au pays. Je préfère mecrendre à Oran à partir de Paris soit sur Aigle Azur soit sur Air Algérie. Advenant l’ouverture d’un vol direct sur Oran, non seulement je prendrais le vol mais je pense rentrer chez moi plus souvent». Abderrahim Alachaher :« Je ne suis jamais passé par Alger pour me rendre à Oran. Je passe par la France ensuite j’embarque pour Oran. S’il y avait un vol direct sur Oran, j’embarquer sans hésiter une seconde. Nous sommes une famille de cinq personnes, vous imaginez tous les tracas en moins».
Abdelaziz Laouar, représentant Air Algérie à Montréal : «Il n’est pas prévu une liaison Montréal-Oran. Les autres compagnies renforcent leur plate-forme principale, Air France avec Roissy-Charles-de-Gaulle; Royal Air Maroc avec Casablanca. Nous travaillons actuellement à renforcer la plate-forme d’Alger. Pour les voyageurs de Montréal à destination d’Oran et transitant par Alger il faut signaler qu’ils bénéficient désormais d’une réduction de 30% sur le tronçon Alger-Oran»
Un vol direct entre Montréal et Oran, impossible? Et si un vol sur quatre atterrissait d’abord à Oran, débarquait ses passagers oranais avant de repartir sur Alger?