Compétences algériennes à l’étranger:
Université d’été à Alger
Par Hakim Laâlam (Le Soir d’Algérie du 21 juillet 2009)
Ô ! Je ne la sens pas cette université d’été ! Mais vraiment pas. Sous l’égide de l’hyperactif D. D., le docteur Djamel Ould Abbès, près de 500 membres de notre diaspora vont être regroupés à Alger. Un demi-millier d’Algériennes et d’Algériens sont donc conviés à partir de demain à venir constater ici même, en Algérie, dans le confort douillet des grands palaces algérois, combien nous les aimons et combien nous comptons sur eux pour nous aider à nous sentir moins seuls. Si je m’en tiens aux déclarations de D. D., cette université d’été durera une semaine. Une semaine durant laquelle, je prends le pari dès maintenant, on écoutera à profusion, jusqu’à l’overdose, ce genre de phrases : «L’Algérie ne peut se passer de ses enfants ! Tous ses enfants !», «Une seule main ne peut applaudir ! Et nos mains installées à l’étranger sont les bienvenues dans le concert d’applaudissements que nous comptons organiser», «Que notre diaspora se rassure : toutes les conditions nécessaires à sa participation active et efficace à l’édification du pays seront mises à son entière disposition. Nous lui faciliterons toutes les démarches et tous les contacts.» «Nos compétences nationales ont fait leurs preuves à l’étranger de manière éclatante ! Il est temps qu’elles s’investissent ici, dans leur pays qui ne les a pas oubliées !» En fait, le même genre de phrases que j’entends depuis qu’enfant de l’émigration, j’allais aux cours dispensés par la défunte Amicale des Algériens en Europe, dans une sordide cave de mon quartier parisien de Barbès. C’est là que, pour la première fois, déjà à l’époque, j’écoutais des profs venus du bled nous vanter le retour au pays. Ces phrases-là, ces discours-là, je les connais par cœur. Le verre de thé n’était jamais loin. Les petits gâteaux au miel aussi. Le drapeau omniprésent. Des numéros de la revue de l’Amicale posés à portée de nos petites mains. Depuis, il y a eu le retour au bled. Depuis, ces phrases, je les ai entendues non plus comme émigré, mais comme «local» Et depuis, j’ai appris à ne plus les écouter avec la même petite flamme au fond des yeux qui brillaient dans la cave parisienne comme deux lucioles. Parce qu’entre temps, des générations d’émigrés comme moi, d’Algériennes et d’Algériens installés à l’étranger, ont été «promenées», «baladées», «bernées», «bluffées» et littéralement mystifiées par ce genre de regroupements, de messes grandiloquentes. Qu’il s’agisse d’universités d’été, de forums des compétences algériennes installées à l’étranger ou de séminaires sur l’intelligencia algérienne expatriée, le scénario est le même à chaque fois : une semaine de promesses fermes et des années d’attente vaines ! Alors, oui ! D. D. veut rebeloter ? Rebelotons avec lui Ya Sidi ! Ça meublera quelques jours d’été. En attendant septembre, la rentrée et le retour des émigrés chez eux, là-bas. Compétences comprises. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. (H.L)
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PS de la rédaction: Des âmes charitables nous ont appris que Mme Houria Gaceb, Messieurs Bachir Maazouz et Belgacem Rahmani, partiperaient à cette rencontre non déclarée officiellement auprès de la communauté au Canada. Deux autres participants inconnus pour le moment seraient partie prenante de cette rencontre.
À tous les participants, il leur est gentiment demandé de nous rapporter la documentation et les principales conclusions de cette auguste rencontre, comme l’ont fait leur prédécesseurs de juin 2008 et qui ont gracieusement rendu publique, la documentation…fort inutile à ce jour!