Clôture du colloque sur la communauté algérienne établie à l'étranger - Belkhadem : “Nécessité d’élargir la concertation pour organiser la communauté”
El-Moudjahid du 03-06-2008 H. Akram
Le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, a clôturé les travaux du colloque international portant sur la problématique de la communauté algérienne établie à l'étranger. Dans son intervention, Abdelaziz Belkhadem a mis l'accent sur la nécessité d'élargir la concertation pour organiser la communauté nationale établie à l'étranger, dans le respect des appartenances politiques de chaque citoyen. Selon les propos du chef de l'exécutif, le problème n'est pas de faire la compilation de ce qu'attend de nous chaque Algérien et chaque Algérienne établis à l'étranger, mais il s'agit plutôt d'élargir la concertation pour organiser cette communauté dans le respect des appartenances politiques de chaque citoyen et pouvoir ainsi établir des passerelles entre notre communauté et le pays. Il a affirmé que l'organisation de cette communauté permettra de préserver les droits et libertés de ses membres et de renforcer leur attachement et appartenance à leur pays d'origine. La communauté algérienne établie à l'étranger est au cœur des politiques de développement national, ont affirmé hier à Alger des ministres qui ont pris part au colloque sur cette communauté, organisé par l'Assemblée populaire nationale (APN). "Toutes les politiques de développement national accordent un intérêt particulier à la communauté nationale établie à l'étranger et au rôle qu'elle a à jouer dans ce domaine", ont-ils indiqué au deuxième jour des travaux de ce colloque.
Le ministre de l'Industrie et
de la Promotion des investissements, M. Abdelhamid Temmar, a souligné que cette communauté se doit de jouer un rôle de soutien à la stratégie de relance de l'économie nationale
menée par le gouvernement.
Exposant les grandes lignes de cette stratégie économique nationale, basée essentiellement sur le développement de l'industrie, de l'agriculture et de la pêche M. Temmar a affirmé que
l'implication direct des algériens installés à l'étranger dans cette stratégie apportera un plus en matière d'expérience, de consulting et d'investissement. Pour sa part, le
ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme, M. Cherif Rahmani, a relevé que plus de 70% des touristes en Algérie sont issus de la communauté nationale
vivant à l'étranger. Ce qui démontre, a-t-il dit, l'importance de cette frange dans le développement du secteur.
Il a également appelé les
représentants de cette communauté à contribuer au bon déroulement du schéma directeur de l'aménagement touristique (SDAT 2025) visant à faire de l'Algérie un pays récepteur de
touristes et non pas seulement émetteur.
M. Mohamed Seghir Babès, président du Conseil national économique et social (CNES), a affirmé pour sa part que la communauté algérienne résidant a l'étranger est au centre de la feuille de
route tracée par le Conseil.
Il a relevé ainsi que toutes
les activités du CNES accordent de l'importance aux préoccupations de cette communauté et au rôle qu'elle peut jouer dans le développement national. M. Babès a indiqué, à ce
titre, que les représentants des Algériens vivant à l'étranger seront invités, en tant qu'observateurs et participants à un sommet économique et social prévu en décembre prochain à
Alger. La session conjointe des conseils économiques et sociaux de l'Algérie et de la France, programmée aussi au mois de décembre prochain, constituera une occasion de plus pour
soulever les problèmes et préoccupations des membres de cette communauté, a-t-il ajouté. M. Djamel Ould Abbès, ministre de la Solidarité nationale, a rappelé pour sa part que les
Algériens établis à l'étranger ont fait montre depuis toujours de leur entière disponibilité à soutenir leur frères et soeurs en Algérie dans les moments difficiles.
Signalons que les travaux ont été ouverts, dimanche dernier, par le président de l'APN, Abdelaziz Ziari, en présence des membres du Parlement et du gouvernement et de plus de 300 associations
d'Algériens représentant la communauté algérienne établie à l'étranger.
- L’appel de Temmar aux investisseurs
Interrogé au sujet de l'apport
de la communauté algérienne établie à l'étranger et dans le cadre du processus de privatisation et de la libéralisation des entreprises, de création de grandes entreprises, le ministre lance un
appel d'offres national et international aux experts et compétences algériennes, au sujet des points qui concernent les évaluations professionnelles, l'établissement des bilans d'entreprises, les
champs d'actions et les compétences spécifiques au domaine d'intervention, surtout maintenant où l'économie algérienne atteint un degré d'industrialisation et de développement qui n'a rien à voir
avec l'esprit artisanal, et où l'on a besoin de renforcer nos compétences, de renforcer le tissu économique et de construire des entreprises performantes et compétitives. Nous travaillons selon
des normes internationales et des processus de production concurrentielle. Il est tout à fait clair que le pays dispose d'une capacité managériale énorme à l'étranger ; reste donc à savoir sa
qualification et son expertise et c'est ce qui peut ressortir à travers le cadre organisationnel, d'où les appels d'offres.
Nous sommes disposés à apporter notre contribution, mais le pays dispose d'une réglementation juridique concernant l'investissement et ses dispositifs d'encouragement.
- Mohamed Liami de Dallas, Texas, (USA) : «Voir comment former les jeunes au processus de production et de gestion»
Quels sont vos objectifs ?
«Je désire apporter ma
contribution en matière de connaissance et d'expertise, en vue de développer et de collaborer avec les autorités algériennes à la création d'un réseau de contact, pour apporter un support d'aide
à la communauté algérienne ici en Algérie.»
Qu'attendez-vous de ce troisième colloque ? «Avoir un pont avec l'Algérie et renforcer le contact entre l'Algérie de l'intérieur et surtout aider les jeunes d'ici. En effet, un petit rien peut
changer énormément les choses, car avec une formation, des trainings, des coachings pratiques, des encadrements d'une ou deux semaines durant les vacances, on peut apporter beaucoup en
matière de mode de production, de gestion et de réflexion. Des choses comme comment diriger des réunions, réfléchir en hommes d'affaires au niveau des banques, de rendement et productivité, de
gestion de portefeuilles et qui ne demandent pas de dépenses d'argent. Comment se développer et créer des succursales à l'étranger pour ramasser les épargnes des Algériens et les réinvestir dans
le pays, etc. Il s'agit en fin de compte de former les jeunes à l'économie de marché et à ses différents processus et modes et créer ce renouveau humain, économique, intellectuel, scientifique et
technologique qui existe en théorie au moment où les règles de l'économie, ses fondements sont bien établis, reste à les rendre performants et efficients.»
- Fateh Ouazzani : «Créer un fonds d’investissements alimenté par l’épargne»
Le président de cette
association, qui regroupe plus de 7.000 membres essaimés dans divers domaines d'activités, appelle pour sa part à la création d'un fonds d'investissement en drainant l'épargne de la
communauté algérienne établie à l'étranger.
Il affirme que les compétences algériennes travaillant à l'étranger sont prêtes à s'impliquer dans les efforts consentis par l'Etat algérien pour le développement, pour peu que le
gouvernement trace une stratégie, fixe une feuille de route et un plan d'action.
La création de ce fonds d'investissement qui sera alimenté par l'épargne de la communauté algérienne établie à l'étranger permettra au pays, grâce à l'apport de la communauté installée à
l'étranger, de pouvoir rivaliser avec les autres pays émergents, comme l'Inde, la Corée du Sud et la Chine. Fateh Ouazzani indiquera que son association veut s'inscrire dans un cadre
constructif et concret, c'est-à-dire pratique. Donnant l'exemple de la communauté vivant en France, Ouazzani la projette sur 20 ans quand son taux passera de 10 à 15% de la population globale de
la France. Chose qui pousse à l'optimisme d'un véritable partenariat entre l'Algérie de l'intérieur et l'Algérie de l'extérieur.
Il a, de ce fait, interpellé les pouvoirs publics à tirer profit des compétences du REAGE disséminées pour agir par une meilleure collaboration avec des institutions à caractère
économique, où les Algériens commencent à émerger.
- Kheïra Metouss : «Prospecter pour impulser le partenariat des Algériens»
De profession hôtesse d'accueil événementielle, la résidante à Charleroi en Belgique Kheïra Metouss est venue avec des projets et des doléances espérant assouplir les conditions et implique les 40.000 Algériens résidant au royaume de Belgique dont plus de 6.000 sans-papiers dans la dynamique de développement en Algérie. Un centre culturel algérien en Belgique, une association d'aide aux résidents et des idées pour impulser l'échange d'expérience et de partenariat entre l'Algérie de l'extérieur et l'Algérie de l'intérieur.
- Brahim Zenagui : «Aider les entreprises à se repositionner dans le marché global»
L'enfant de Aïn Témouchent a grandi quand il émigre en Thaïlande, en Arabie Saoudite et bien d'autres pays avant de s'installer, il y a 32 ans, aux USA et précisément à Boston. Cet universitaire diplômé de la faculté de droit a fait du chemin, puisqu'il travaille au département de l'investissement national, des standards et des technologies en industrie dans son pays d'accueil. Fondateur de l'association Algérie- Etats-Unis d'Amérique de la nouvelle Angleterre, qui regroupe les six Etats du nord-est des USA, Brahim Zenagui vient prospecter et renforcer les passerelles entre les Algériens des deux bords et éventuellement apporter sa pierre à l'édifice de consolidation du développement national et promouvoir une structure ou un système d'amélioration de la communication pour impulser le partenariat entre l'Algérie de l'extérieur et celle de l'intérieur. Le mieux c'est de créer une agence à partir d'ici pour faire le relais et compiler les projets et mûrir les réflexions. Son vœu ? Aider les entreprises de production algériennes à se repositionner dans le marché global. Comment ? Faire en sorte d'atteindre les compétences des Chinois qui rivalisent avec tous les Etats, grâce à la technologie acquise par son million d'ingénieurs implantés dans tous les pays du Monde