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MADINA


Crise économique mondiale

Publié par albra alhambra sur 1 Décembre 2008, 01:59am

Catégories : #Articles-Actualités

Crise économique mondiale :

Le gouvernement du Canada en difficulté

 

 

La crise économique mondiale ferait-elle du gouvernement du Canada la première victime en tant que membre du G20 et de l’OCDE? C’est cette question lancinante qui taraude les esprits de la classe politique canadienne depuis cette fin de semaine.

 

Par Youcef Bendada

Montréal : Pourtant rien ne laissait prévoir une telle éventualité, puisque les canadiens viennent à peine d’élire leur gouvernement, bien qu’avec un mandat limité, puisque la majorité que tentait d’enlever M. Stephen Harper lui a échappé. Dès lors, le gouvernement conservateur ne pouvait avoir les mains libres de décider de l’avenir de l’économie selon son bon vouloir et négocier les grandes décisions et les dossiers importants  avec une opposition qui n’a pas l’intention de lui pardonner le déclenchement d’élections hâtives. À raison d’ailleurs. Car, les élections décidées unilatéralement par M. Harper ont soulevé la colère de l’opposition qui ne s’attendait à cette volte face du Premier Ministre qui a enfreint une loi de son gouvernement:celle de tenir des élections à date fixe. Cette entorse à la loi, M. Harper, l’avait justifiée à l’époque par l’ampleur de la crise annoncée, d’abord financière, ensuite économique, et qui concernera à coup sur, le Canada. Les élections avaient pour but de renforcer son gouvernement en lui permettant d’élire plus de députés et de former un gouvernement majoritaire. Mal lui en prit, puisque les électeurs ont décidé autrement et l’ont reconduit dans pratiquement les mêmes propensions.

 

L’impensable est envisageable

C’est ainsi que titrait à la une le quotidien francophone «  La Presse » l’événement qui risque d’ébranler la population canadienne qui ne peut croire en une telle éventualité : repartir en élection au sortir d’un scrutin qui a coûté déjà 300 millions de dollars. En effet, à peine formé, le gouvernement se devait de présenter son programme économique actualisé, compte tenu des effets de la crise qui n’épargnera sûrement pas le pays, ses relations économiques avec le voisin du Sud étant sérieusement imbriquées les unes aux autres. Mais si le gouvernement de M. Harper risque de tomber, ce sera plutôt à cause d’une disposition de ce programme économique et qui a trait aux financements des partis politiques. C’est une situation plutôt cocasse et inédite qui a cours aujourd’hui, car au moment où la plupart des épargnants voient leurs économies fondre comme neige au soleil à cause d’une bourse folle qui dégringole à vue d’œil entraînant des pertes financières à ne plus en finir, l’assèchement du crédit, la difficulté des entreprises à reconstituer leurs fonds de roulement pour financer leurs activités de production, la baisse vertigineuse des prix du pétrole, que le Canada exporte en masse, voilà que le projet de  suppression du financement public des partis pousse l’opposition à resserrer les coudes et envisager même l’idée d’une coalition pour renverser le gouvernement M. Harper. Ainsi, profitant que les caisses de son parti soient pleines, grâce à une politique de collecte intelligente et efficace, il entend asséner un coup fatal à ses rivaux et notamment aux Libéraux, endettés jusqu’au cou, et embourbés dans une lutte pour le leadership au sein de leur parti. Ainsi sous le couvert, de faire quelques économies, environ 30 millions de dollars, M. Harper risque de plonger le pays dans l’incertitude qui guette ce pays, jusque là très peu touché par la crise du fait d’une réglementation bancaire musclée qui n’accepte que parcimonieusement des participations étrangères, et qui pratiquait déjà, avant le début de la crise, une politique de crédit très restrictive. Le mécontentement des partis de l’opposition est tel qu’ils voient dans cette attitude un défi à leur existence et entendent défaire le gouvernement s’il soumettait au vote ce lundi, cette disposition.

 

La démocratie en danger!

Justifiant cette disposition par la nécessité de réduire les dépenses et d’arriver à équilibrer le budget, M. Harper invoque les économies à faire par la réduction des dépenses publiques en commencant par les ministères fédéraux qui se verront les compressions atteindre 2 milliards de dollars. L’autre disposition qui fait rugir les partis d’opposition est celle qui prévoit la suspension du droit de grève du secteur public jusqu’en 2011. Il n’en fallait pas plus pour que les libéraux, les socio démocrates, les verts et les souverainistes s’unissent pour défendre la démocratie qu’ils estiment être en danger par de tels agissements. Plus encore, et d’une même voix ils trouvent le programme économique insuffisant pour stimuler l’économie, puisqu’il ne prévoit aucun plan de relance, ni même des investissement à même de permettre la création d’emplois.

En cette période d’incertitude et dès lors que la croissance du PIB (Produit Intérieur Brut) restera limitée à 0.6% avec une récession avérée, il va falloir une dose de courage démesurée au gouvernement minoritaire de M. Harper pour continuer dans cette démarche suicidaire en maintenant les propositions que l’opposition juge anti démocratique. Campant sur leur position de refus de voter ce programme, il est fort à craindre que le gouvernement actuel ne survive et poussera, la Gouverneur générale à accepter la tenue de nouvelles élections, ou alors et ce n’est pas impossible, qu’elle charge les partis d’opposition à former une coalition gouvernementale. Cette éventualité qui n’est pas à écarter, sauf qu’au Canada, un tel scénario n’a été possible qu’une seule et unique fois en …1920. Et encore, sa durée de vie ne se compte qu’en quelques jours !

 Source : Supplément économique La Tribune du 1er décembre 2008, page 19 

 www.latribune-online.com

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